Information
Cet article parle du Raid Hivernal des Patrouilles Alpines. Si vous ne l’avez pas dĂ©jĂ lu, je vous recommande vivement de lire mon article « Je vais participer au Raid Hivernal des Patrouilles Alpines đïžÂ », dans lequel j’explique rapidement la compĂ©tition et ce que je venais y faire.
Ce que je n’avais pas Ă©crit c’est qu’il n’yaurait que deux civils : AmĂ©lie â une sapeur-pompier volontaire de 21 ans â et moi. AmĂ©lie Ă©crit un mĂ©moire sur la baisse du nombre de volontaires chez les sapeurs-pompiers (qu’elle a rejoint pour mieux comprendre leurs enjeux) alors elle Ă©tait Ă©galement intĂ©ressĂ©e de discuter avec des rĂ©servistes afin de connaĂźtre leurs motivations.
Jour 1
Arrivée sur place et arrivée des équipes
En arrivant Ă Albiez-Montrond, AmĂ©lie et moi avons pu faire la connaissance des organisateurs du raid, qu’Yves connaĂźt depuis l’Ă©dition de l’an dernier. Une heure plus tard, les participant·e·s ont commencĂ© Ă arriver. Tout le monde Ă©tait en treillis, sauf AmĂ©lie et moi Ă©videmment.
Il y avait beaucoup de jeunes, de 20â30 ans, mais aussi des Ă©quipes de 40â50 ans et quelques unes au-delĂ (max 68 ans je crois). Sur les 44 participants, il y avait 7 filles (â16%), ce qui fait Ă peu prĂšs deux fois plus que durant mes Ă©tudes en informatique !
L’Ă©preuve de recherche de victimes d’avalanches
Dans mon prĂ©cĂ©dent article, je vous ai dit qu’il Ă©tait prĂ©vu que j’aille aider sur l’Ă©preuve de tir au pistolet laser, mais finalement je suis allĂ© sur l’Ă©preuve d’utilisation d’un DVA â un DĂ©tecteur de Victimes d’Avalanche.
L’objectif des Ă©quipes (de 3 personnes) Ă©tait de retrouver le plus vite possible deux DVAs de « victimes » que l’on avait cachĂ©s prĂ©alablement. Il n’y avait pas assez de neige sur la station pour qu’ils aient Ă utiliser leur pelle, mais nous nous sommes placĂ©s dans une pente avec une vingtaine de centimĂštres de neige pour qu’il y ait une petite mise en situation :
Nous Ă©tions presque les seuls sur la station, et hors des pistes, alors la neige Ă©tait encore intouchĂ©e. Les permiĂšres Ă©quipes ont certainement fait un peu semblant de chercher, puisqu’il leur suffisait de suivre nos traces pour trouver les DVAs. Ătant encore un grand enfant, je me suis donnĂ© comme objectif de brouiller leurs pistes en faisant des allers-retours dans tous les sens đ
Il n’Ă©tait pas prĂ©vu de dĂ©placer les DVAs entre les passages des Ă©quipes, mais AmĂ©lie et moi nous sommes amusĂ©s Ă les dĂ©placer afin de leur compliquer la tĂąche. Nous avons mĂȘme fait des feintes, des zones oĂč on creusait pour rien afin qu’ils viennent en croyant que le DVA Ă©tait là ⊠et ça a trĂšs bien marchĂ©Â ! On rigolait en regardant les Ă©quipes tomber dans nos piĂšges, qui leur faisaient perdre de prĂ©cieux points. Bon en vrai c’Ă©tait pour la bonne cause, il fallait que l’on vĂ©rifie qu’ils savaient vraiment utiliser leur DVA et qu’ils ne cherchaient pas Ă vue.
Une fois avoir suffisamment labourĂ© la neige, on s’est mis Ă faire des bonhommes de neige et Ă se lancer des boules de neige dĂšs que le lieutenant avait le dos tournĂ© đ€Ș Pour la derniĂšre Ă©quipe, on avait cachĂ© un DVA au pied d’un bonhomme de neige, pour faire une distraction. Sans grande surprise, le rĂ©serviste qui s’en est approchĂ© l’a balayĂ© d’un coup pour pouvoir faire sa recherche tranquillement đ
Quelques mots sur le tir laser
Finalement ça m’a bien plu de ne pas aider sur les Ă©preuves de tir laser car elles ont eu lieu en intĂ©rieur et j’ai pu profiter de la neige Ă la place. Je n’ai pas de photo de la carabine laser mais le pistolet laser et sa cible ressemblaient Ă cela :
Pour l’Ă©preuve de la carabine, il y avait une bande de 5 cibles qu’il fallait toucher les unes aprĂšs les autres, comme au biathlon.
DĂźner avec mes camarades de chambre, le 4e RĂ©giment de Chasseurs (RCH)
Une fois toutes les Ă©preuves terminĂ©es (elles avaient lieu en parallĂšle), une grande partie des participant·e·s est allĂ©e s’Ă©chauffer en randonnant une heure Ă skis.
Ă leur retour on a dĂźnĂ©, et je suis allĂ© me mettre Ă la table oĂč s’Ă©tait installĂ© le 4e RĂ©giment de Chasseurs (« 4e RCH1 »). On allait passer la nuit en dortoir et j’Ă©tais avec le 4e RCH alors je me suis dit que c’Ă©tait l’occasion de faire connaissance. On a bien discutĂ©, c’Ă©tait chouette. J’ai ressenti qu’il y avait une grande cohĂ©sion dans le groupe, et une trĂšs bonne entente.
Jour 2
La course
RĂ©veil Ă 5h45. Tout le monde debout Ă 5h46, Ă©videmment. Les sacs Ă©taient prĂȘts, le matĂ©riel aussi, on est donc allĂ©s prendre le petit-dĂ©jeuner et tout le monde est parti vers le dĂ©part. Comme je devais aider Ă prĂ©parer la remise des prix aprĂšs la course et que je ne savais pas si j’aurais du temps libre au bon moment, je suis allĂ© dĂ©faire mes draps et sortir mes affaires de la chambre. On s’Ă©tait donnĂ© rendez-vous devant la rĂ©sidence, mais quand je suis descendu Yves et AmĂ©lie Ă©taient partis. J’ai appris plus tard qu’une info de derniĂšre minute n’Ă©tait pas remontĂ©e jusqu’Ă moi et certains sont partis en avance pour se placer sur le parcours.
Je n’avais de toute façon rien Ă faire durant la matinĂ©e, alors je suis allĂ© regarder le dĂ©part. J’ai pris une petite photo souvenir de cĂŽtĂ© pour que l’on ne voit pas les visages mais Ă ce moment-lĂ un des organisateurs m’a dit « Tiens RĂ©mi, est-ce que tu peux prendre des photos du dĂ©part ? ». Visiblemnt j’Ă©tais devenu le photographe officiel alors je me suis prĂ©parĂ© mentalement Ă courir aprĂšs le groupe dans le sens inverse d’une piste de ski.
Au dĂ©part de la course, tout le monde est parti Ă©nergiquement, et un groupe a commencĂ© Ă se dĂ©tacher. Ils Ă©taient tous en tenue de Chasseur Alpin, c’Ă©tait trĂšs photogĂ©nique. J’ai donc essayĂ© de les doubler plusieurs fois afin de me placer aux bons endroits pour faire de belles photos. Je ne vous cache pas qu’aprĂšs quelques sprints dans la neige en montĂ©e, je les ai vus s’Ă©loigner et je n’ai pas essayĂ© de les rattraper đ J’ai eu les photos que je voulais, je n’allais pas les suivre sur tout le parcours.
Par chance, une personne en voiture s’Ă©tait arrĂȘtĂ©e pour prendre des photos alors j’en ai profitĂ© pour lui demander de m’avancer de quelques centaines de mĂštres jusqu’en bas des pistes. J’avais tellement mal Ă la gorge et aux poumons (Yves Ă©tant accessoirement parti avec mon blouson dans sa voiture) que je me suis couchĂ© dans un tĂ©lĂ©siĂšge le temps que ça passe.
Une fois rĂ©tabli, j’ai remontĂ© un bout de la piste afin de me placer Ă un bon endroit pour faire des photos. Pour varier mes clichĂ©s, je suis montĂ© un peu plus haut Ă chaque passage d’un groupe. J’ai pu avoir des photos en descente, dans des virages, sur du plat, etc. Certains m’ont vu avec mon tĂ©lĂ©phone et ont fait des signes pour la photo, c’Ă©tait gĂ©nial. J’ai triĂ© et recadrĂ© toutes mes images sur place comme ça j’ai pu les envoyer trĂšs rapidement aux organisateurs afin qu’ils les partagent aux participants. Ăa leur fera certainement plaisir d’avoir une photo souvenir.
La redescente des pistes, sur une pelle !
Une fois tous les groupes passĂ©s, je n’avais plus rien Ă faire lĂ . Ne voulant pas simplement redescendre en bas en marchant, j’avais Ă©tĂ© prĂ©voyant : j’avais empruntĂ© (sans autorisation đ) une pelle dans le local Ă matĂ©riel. Je l’avais cachĂ©e dans mon dos, et personne ne l’avait vue đ Il Ă©tait tellement tĂŽt que les pistes venaient Ă peine d’ouvrir, alors mĂȘme si c’Ă©tait interdit, j’ai pris ma pelle et j’ai fait ma meilleure descente sans que personne ne me voit đ·
Samedi soir, on avait dit Ă la personne qui devait nous monter aux pistes en voiture que lâon redescendrait en luge. Il ne nous croyait pas, et plus on lui disait que lâon ne rigolait pas, plus il croyait quâon le faisait tourner en bourrique, câĂ©tait hilarant. En bas de la piste je lâai rejoint pour que lâon redescende Ă la rĂ©sidence, et il Ă©tait surpris de me voir avec une pelle ! Il mâa dit quâil ne nous croyait pas, mais honnĂȘtement câest bien plus fun de descendre en luge/pelle que de marcher super longtemps đ
Pour la deuxiĂšme partie de ma descente jâĂ©tais hors piste, dans de la neige presque intacte, câĂ©tait gĂ©nial. Je nâavais pas ma GoPro alors je nâai pas de vidĂ©o de ma descente mais voici un brief et debrief de lâopĂ©ration :
La remise des prix
Le RHIPA Ă©tant une compĂ©tition, il y a Ă©videmment une remise de prix Ă la fin. Tout le monde sâest donc rĂ©uni place de lâOpinel, oĂč des Ă©lus nous ont rejoint.
Bon câĂ©tait assez classique, les Ă©lus ont fait des discours et on a remis les coupes. Ce que je changerais cependant câest la taille de la coupe pour la premiĂšre Ă©quipe fĂ©minine, qui Ă©tait vraiment ridicule Ă cĂŽtĂ© des autres.
Déjeuner avec une députée européenne
Pour le dĂ©jeuner, AmĂ©lie et moi avions tous les deux prĂ©vu de trouver une nouvelle table afin de ne pas manger avec les mĂȘmes personnes Ă nouveau. Il restait une place Ă la table de Marie Dauchy, dĂ©putĂ©e au Parlement EuropĂ©en, mais AmĂ©lie nâavait pas spĂ©cialement envie de dĂ©jeuner avec une dĂ©putĂ©e du Rassemblement National, alors elle mâa gentiment laissĂ© la place đ„Č Ă la fin du repas, elle Ă©tait dĂ©goĂ»tĂ©e car elle sâĂ©tait, Ă son insu, assise Ă une table avec deux membres de ce parti2 đ Ăa lui apprendra đ
Bon sinon le repas a Ă©té⊠spĂ©cial on va dire. Quand elle nous a demandĂ© ce que lâon faisait dans la vie, jâai senti que deux rĂ©servistes avaient une rĂ©ponse un peu vague, comme sâils Ă©vitaient la question. Un peu plus tard, le troisiĂšme a crĂ©Ă© un peu de lien en disant que sa copine Ă©tait membre du RNJ, le Rassemblement National de la Jeunesse. Mme Dauchy sâest donc exprimĂ©e un peu plus ouvertement, rassurĂ©e dâavoir une personne qui la comprend Ă la table.
Elle ne le voyait pas mais moi je regardais beaucoup le visage du rĂ©serviste face Ă moi, qui avait de nombreuses expressions faciales rĂ©vĂ©latrices dâun avis diffĂ©rent. Quâest-ce que jâai ri intĂ©rieurement quand Ă la fin du repas elle lui a demandĂ© ce quâil avait fait comme Ă©tudes et quâil a rĂ©pondu « Sciences Po » đ€Ł
Je ne me suis pas vraiment intĂ©ressĂ© au fond des propos, qui de toute façon ne mâintĂ©ressaient pas, mais jâai su me divertir autrement au lieu de subir un dĂ©jeuner de discussions politiques.
Mon ressenti global
Globalement le weekend mâa plu, mĂȘme sâil aurait Ă©tĂ© bien plus intĂ©ressant de participer aux Ă©preuves. On fera peut-ĂȘtre une Ă©quipe lâan prochain, mais le RHIPA 2025 aura lieu Ă Tignes et il paraĂźt que les pistes sont un peu plus corsĂ©es. De toute façon il faut bien des derniers, alors si on est la seule Ă©quipe civile ça enlĂšvera un poids sur les Ă©paules des rĂ©servistes đ
-
Par curiositĂ©, j’ai profitĂ© d’un moment avec un lieutenant pour lui demander des explications sur toutes les dĂ©nominations que je voyais. Il y a donc (avec mes mots et si je me rappelle bien) 4 types de rĂ©giments : les rĂ©giments de Chasseurs dits « RCH », les rĂ©giments de Chasseurs Alpins dits « RCA », les rĂ©giments de Cavalerie (blindĂ©sâŠ) et les rĂ©giments de GĂ©nies (explosifsâŠ). Sur mes photos, tous les rĂ©servistes de l’armĂ©e (pas les CRS par exemple) ont la mĂȘme tenue de neige. Ce ne sont pas tous des Chasseurs Alpins, c’est parce qu’ils ont accĂšs au mĂȘme matĂ©riel peu importe leur rĂ©giment. ↩︎
-
Oui ils sont venus Ă trois. Je nâai pas trop compris pourquoi, je crois quâon Ă©tait chez eux. ↩︎