Après avoir rendu mon mémoire de fin d’études, je me suis remis au parkour. Je sortais tous les jours pendant au moins une heure, à faire ce qui me plaisait sur le moment.
Il y a une semaine et demie, j’ai eu un accident de moto. Je n’ai pas été gravement blessé, mais j’ai quand même une petite plaie sur le tibia gauche qui cicatrise lentement mais sûrement.
Suite à ça, je n’ai plus fait de sport, bien que j’aimerais ne faire que ça de mes journées. C’est hyper frustrant car pour une fois que j’ai l’envie et le temps, je ne peux pas sortir. Enfin c’est ce que je me disais.
La plaie n’est plus ouverte et je n’ai plus l’impression que les points de suture vont sauter à chaque fois que je bouge, alors ce n’était plus qu’une excuse. Le parkour peut se pratiquer de façon très douce, et il est primordial d’écouter son corps, alors j’ai décidé de sortir aller découvrir le parcours santé qui a récemment été fabriqué pas loin d’ici.
En arrivant, j’ai commencé à m’échauffer et j’ai tout de suite vu un enfant d’environ 9 ans commencer à grimper sur les obstacles pour me montrer ce qu’il savait faire. C’était très mignon, mais j’étais là pour m’entraîner alors je suis allé m’amuser sur les obstacles. À part pour quelques obstacles offrant peu de possibilités, je n’ai pas vraiment fait les exercices qui m’étaient indiqués. À la place, j’ai fait ce qui me venait, en essayant d’explorer tout le potentiel de chaque structure.
À chaque fois que je changeais de structure, il me suivait, essayant soit de refaire ce qu’il venait de voir ou en allant sur un autre structure pour me montrer toutes ses techniques. Deux autres enfants du même âge sont arrivés assez rapidement, me regardant également avec grand intérêt.
J’ai tout de suite remarqué que le premier ne suiviat pas les indications, qu’il innovait dans ses mouvements, voire qu’il essayait de faire des franchissements un peu complexes. J’ai donc enlevé mes écouteurs et je l’ai félicité à plusieurs reprises. Heureux d’avoir en face quelqu’un qui le comprenait, il s’est mis à me montrer ses franchissements et leurs variantes.
Je voyais qu’il avait du mal sur ces grandes structures mais malgré sa petite taille il arrivait à grimper d’une manière ou d’une autre, souvent avec créativité. Il utilisait parfois un bâton pour s’aider ou simplement se rassurer, c’était génial. On était tellement ensemble qu’à un moment les deux autres enfants (qui ont l’air de le connaître) lui ont demandé « C’est ton frère ? » 😄
Un peu plus tard, il s’est approché de la grande structure en double échelle (au milieu de ma photo précédente) en me demandant ce qu’il était censé faire dessus. Il était étonné qu’il faille simplement monter d’un côté et redescendre de l’autre.
Il m’avait bien vu faire tout et n’importe quoi sur cette structure, alors je me suis dit que c’était l’occasion de lui transmettre une des valeurs du parkour :
« La pancarte, elle te dit de monter d’un côté et de redescendre de l’autre, mais si tu as envie de faire autrement, rien ne t’en empêche. Tant que tu ne te mets pas en danger, si quelque chose t’amuse fais-le.
C’est pareil dans la vie : les choses sont faites pour être utilisées d’une certaine façon, mais rien ne t’empêche de les utiliser autrement. Rappelle-toi en.
D’ailleurs c’est vraiment super ce que tu fais sur ces obstacles, continue comme ça. »
J’espère qu’il y repensera plus tard dans sa vie.